- La BCE estime que l’inflation globale reste supérieure à l’objectif en 2024-25
- L’inflation sous-jacente sera révisée à la hausse dans les nouvelles projections
- Les décideurs penchent vers une hausse de 50 points de base comme prévu
FRANCFORT, 15 mars (Reuters) – Les dirigeants de la Banque centrale européenne penchent pour une hausse des taux d’un demi-point de pourcentage jeudi, alors que les turbulences du secteur bancaire se dissipent, que l’économie de la zone euro se renforce et que l’inflation devrait rester trop élevée pendant des années.
Les investisseurs avaient commencé à douter de l’engagement de la BCE à une autre hausse importante des taux cette semaine après que l’effondrement de la Silicon Valley Bank (SVB) aux États-Unis ait provoqué des répercussions sur les marchés financiers mondiaux.
Mais une Source proche du Conseil des gouverneurs de la BCE a déclaré qu’il n’y avait pas de changement fondamental dans les perspectives, donc abandonner un engagement largement répété pour une augmentation des taux de 50 points de base jeudi nuirait à la crédibilité.
Sous-tendant ce point de vue, de nouveaux chiffres publiés mercredi ont montré que le vaste secteur industriel de la zone euro s’est développé beaucoup plus rapidement que prévu en janvier, tandis que l’Allemagne, la plus grande économie du bloc, se renforçait également.
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Les contrats à terme sur les obligations d’État allemandes , , l’indice de référence de la zone euro ont chuté après le rapport de Reuters et les prévisions de taux de la BCE ont augmenté, inversant la tendance après la volatilité inhabituelle induite par l’effondrement de SVB.
Un porte-parole de la BCE s’est refusé à tout commentaire.
Bien que les turbulences du marché puissent rendre la BCE plus prudente dans ses prévisions de futures hausses de taux, son principal problème, à savoir que l’inflation est trop élevée, n’a pas changé.
La Source a déclaré que les nouvelles projections de la BCE pour les années à venir seront inférieures à celles de décembre, mais elles placent toujours la croissance des prix bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la banque centrale en 2024 et légèrement au-dessus en 2025.
En outre, les prévisions d’inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l’alimentation et de l’énergie, devaient être révisées à la hausse, encourageant les appels à de nouvelles hausses de taux par les faucons politiques du Conseil des gouverneurs de la BCE, a ajouté la Source.
Une grande partie des perspectives d’inflation dépend de la croissance des salaires, qui continue de rattraper son retard après une inflation rapide, mais l’expansion de 5 à 6 % attendue cette année est incompatible avec une inflation de 2 %, une modération sera donc nécessaire.
Cela pourrait survenir alors que la baisse de l’inflation globale aide les gens à récupérer une partie de leur pouvoir d’achat.
“La baisse lente des taux d’inflation et la hausse des salaires devraient conduire à nouveau à une croissance des salaires réels à partir du milieu de l’année au plus tard et soutenir l’économie nationale”, a déclaré l’Institut Ifo allemand.
Pourtant, les décideurs politiques accommodants qui ont prêché une plus grande prudence dans l’augmentation des coûts d’emprunt et mis en garde contre le risque d’instabilité financière se sont sentis justifiés par les récentes turbulences du marché, a déclaré la Source.
Ils étaient susceptibles de refuser de s’engager à de nouvelles augmentations de taux et de dire à la place que tout nouveau mouvement dépendrait des données entrantes.
La BCE peut faire adopter des décisions à la majorité simple, bien que le président Lagarde soit connu pour rechercher le consensus le plus large possible.
Les marchés monétaires tablaient sur une probabilité de 85% que la BCE augmente son taux de dépôt de 50 points de base à 3,0% jeudi, certaines banques, dont Deutsche Bank, s’attendant à une augmentation moindre ou nulle.
Les investisseurs ont fortement réduit leurs paris sur de nouvelles hausses de taux depuis l’effondrement de la SVB, le taux de dépôt atteignant désormais un pic à 3,65 % à l’automne, contre une perspective la semaine dernière de plus de 4 %.
Les superviseurs de la zone euro voient des conséquences limitées pour les banques de la région de l’effondrement de SVB et de deux autres prêteurs, tout en soulignant la nécessité de surveiller de près toute nouvelle contagion.
SVB est devenue la plus grande banque américaine à faire faillite depuis la crise financière de 2008 après que ses paris démesurés sur les obligations d’État américaines et les titres adossés à des créances hypothécaires se soient détériorés en raison de la hausse des taux d’intérêt.
Son effondrement a forcé les autorités américaines à passer à l’action ce week-end. Après une première déroute lundi, les marchés se sont calmés dans l’espoir d’éviter une crise financière plus large.
Reportage supplémentaire de Frank Siebelt; Montage par Bradley Perrett, Andrew Heavens et Toby Chopra
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Tags: BCE devrait sen tenir une forte hausse des taux malgré les turbulences bancaires
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